Être vegan

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On me dit tout le temps que quand je parle végétarisme, j'ai un air hautain, qui prends les gens pour des ignares. Que parler de "prise de conscience" est un irrespect pour l'autrui omnivore. Souvent je me suis dit que c'était faux, qu'on me pose des questions, que j'y répond, et qu'au final, je me fais agressée. 

Je me suis demandée pourquoi on me trouvait agressive, alors que l'agression était souvent mutuelle. 

- Je suis agressive, parce que la cause que je défend est grave: des milliards de milliards d'être tués dans d'atroces conditions, sous les yeux de tous, à la connaissance de quiconque, sans que personne ne relève la gravité de la chose. 

- Ils sont agressifs parce qu'ils sont confrontés à une réalité, on leur remet les idées en place, on remet en cause leur confort déplacé. 

Donc, oui j'assume, je suis agressive, mais qu'ils assument la leur, d'agressivité. Surtout que, généralement, je ne suis pas la première à en parler. Tout mon entourage me connaît en tant que végétalienne "activiste", "militante" et me cherche, me trolle. Evidemment que si l'on vient chez moi pour me dire "Je fais chauffer ma pizza aux lardons dans ton four ;)" - "Mmmh quelle bonne pizza, c'est bon la bonne viande", je ne vais pas laisser passer. Oui, je vais commenter, et oui, ils vont se sentir agressés par une argumentation qui tient la route. Ils vont tenter alors de se défendre, défendre leur plaisir de manger en toute impunité, et je vais réfuter. Parce que quand je dis "Être vegan, c'est très bon pour la santé" et qu'on me rétorque "Moi pour des raisons de santé, je pourrais pas. Mais je suis d'accord." Ils ont pas écouté c'est pas possible. Je me demande ce que la personne a entendu sortir de ma bouche ("blablabla" surement.)

Oui j'ai peut être cet air hautain, parce que je suis fière d'avoir compris, d'avoir réussi à franchir le pas. Parce que oui, moi aussi j'ai mangé et aimé manger de la viande, et que j'ai quand même réussi à être "forte" et dépasser ça. Parce que oui, j'ai pris conscience, et non, visiblement ils n'ont pas pris conscience. Parce que prendre conscience d'une telle chose sans rien faire, je trouve cela impossible. Non les omnivores ne sont pas des monstres, oui c'est difficile de franchir l'étape, psychologiquement (parce que les faits sont qu'il n'est pas difficile d'arrêter, c'est une simple hantise du manque, une peur de chambouler ses habitudes, de couper les traditions). Non je me sens pas supérieure, mais oui sur ce point, je peux avoir cet air hautain. Car je suis renseignée. Car mes arguments sont tenables, et scientifiquement prouvés. Ils réfutent tous les autres sans problème (parce que j'en ai fait des centaines de fois l'expérience). Car j'ai compris. Car j'ai bonne conscience. Car je sais que j'ai de l'empathie, pour tout être. Je suis fière de ça. Je suis fière de faire au moins ça. Parce que même s'il existe bien d'autres causes, comme on me le dit très souvent en pensant me clouer le bec, ou me faire culpabiliser, eh bien j'en défend au moins une (ce qui, d'ailleurs, ne m'empêche pas d'en défendre bien d'autres). 

PS: Les arbres et les plantes, même si cela n'a jamais été prouvé, ne souffrent pas selon moi. En tout cas, cet argument ne tient pas la route, quand on me dit ça, je rigole. Parce que se préoccuper des plantes quand on mange de la viande, c'est juste l'hôpital qui se fou de la charité. Les plantes, jusqu'à preuve du contraire, n'ont pas de système nerveux, n'ont pas de cerveaux, n'ont pas de conscience.