J'adore ce que propose la technologie, ou les nouvelles idées conçues pour aider l'homme à avancer rapidement dans sa société. Vive les escalators, vive les caisses rapides, vive les aspirateurs télécommandés... Mon problème, c'est que je suis une fille vieux jeu. Je suis super rabat-joie, au plus grand malheur de mon copain, qui m'entend toujours gueuler devant les pubs mensongères, ou critiquer les jeunes de nos jours.
Et là, il se trouve que j'en tiens une bonne, parce que c'est un sujet qui me concerne même pas, et me concerna j'espère jamais. (pour le moment, vous ne savez pas de quoi je parle, ou vaguement, alors vous dites rien, mais dans quelques minutes, les remarques fuserons... Trois, deux... un !)
"Quoiiiii? Tu veux jamais d'enfants? Mais pourquoi?"
"Mais c'est le cycle de la vie? Toi qui est végétarienne, tu devrais savoir !"
Ben, justement, j'en ai que foutre du cycle de la vie. Avoir un enfant, c'est pas donné à tout le monde. Premièrement faut le vouloir, deuxièmement, faut être sur de pouvoir assumer pendant au moins 18 ans derrière.
Pas envie d'assumer un truc pendant autant de temps moi, y'a les crédits pour ça.
En fait, j'ai une vision particulière du métier de mère. Une vision trop naturelle sûrement pour notre époque. Je trouve que les mères aujourd'hui sont trop suivies, trop couvées par tous ces médecins, hôpitaux. On leur dit trop comment quoi faire. Et ça dure, de la grossesse à l'âge adulte, en passant par l'accouchement.
Il y a trop de préjugés sur le boulot de parents. Il existe trop de façons-de-faire ancrés dans cette société, on t'apprends à être parent. Ce n'est plus à toi de choisir ta façon d'éduquer ton petit, mais à toi de suivre ce que font les autres, car les autres, ils font toujours mieux. C'est un peu les Sept Commandements de Comment être parent.
1) Tu accoucheras à l'hôpital, sur le dos.
2) Tu n'allaiteras pas, ça te prendra trop de temps et détruira ta poitrine.
3) Tu mettras des distances dès le début, et ne céderas pas aux caprices du nourrisson (qui, entre parenthèses, n'est souvent pas en âge de savoir ce qu'est un caprice...)
4) Tu gifleras ton enfant pour lui montrer qui est le maître.
5) Tu puniras ton enfant quand il aura une mauvaise note à l'école.
6) Tu décideras de son parcours dans la vie (en tout bien tout honneur)
7) Tu lui donneras de l'argent de poche, beaucoup d'argent de poche.
Moi ça m'énerve ces clichés, ces notions. Rien n'est plus naturel que d'accoucher chez toi, accompagnée. D'accoucher dans la position où t'es le plus à l'aise, sans péridurale. Rien n'est plus naturel que d'allaiter, le lait maternel est meilleur qu'un lait qui appartient à une grosse vache que tu ne connais pas et qu'est même pas de ta race. Au moins, tu sais ce que ton enfant boit, plutôt que de lui préférer un lait d'un ruminant. A la rigueur, ne pas pouvoir vouloir allaiter, bon. Mais être contre l'allaitement? J'ai jamais compris. A part pour se cacher d'une culpabilité, une honte peut être, je vois pas.
Mettre des distances avec son bébé dès le début, lui refuser le cododo parce que... "Il faut qu'il comprenne que papa et maman ont leur lit et lui le sien". Imposer des limites dès le début, quelle connerie. Heureusement que ça touche pas tous les parents... Ben c'est vrai qu'à trois mois, on en comprends des choses. Ne pas céder aux "caprices"
d'un enfant de moins d'un an, qui n'a que les pleurs pour s'exprimer,
pardonnez moi, à cet âge, comment dire... j'ai du mal à croire au
caprice. Mais allez y, laissez le pleurer, il va pas comprendre pourquoi
ses parents ne viennent pas, mais bon, c'est vrai on s'en fou, c'est
fatiguant de se lever.
Gifler un gosse, jamais vu plus enrichissant pour un enfant. Jamais rien vu de si explicite pour un parent pour prouver son manque de self-control et son vœu de supériorité. Tu crois que l'enfant va se dire quoi? "C'est pour mon bien"? NON. Le bien, c'est lui parler, le punir avec fermeté sans en venir aux coups. Le gifler, c'est juste le frapper, lui faire mal, le déstabiliser, culpabiliser et surtout l'humilier. Mais croyez moi, s'il recommence pas, c'est pas parce qu'il aura compris la leçon, c'est parce qu'il aura peur de vous. Au final, vous aurez un peu eu ce que vous vouliez.
Punir son enfant, parce qu'il abuse à l'école à n'avoir que des notes merdiques. J'ai envie de dire:
Parce que, à part se dire que c'est vraiment qu'une merde, le gosse il arrivera pas à penser qu'on le punie pour le soigner de sa difficulté scolaire. Non, punir un enfant pour ses notes n'a jamais été le vaccin contre le cancre. Non seulement se l'entendre dire par des profs idiots est une chose, mais par les parents en rentrant des cours, y'a pas pire pour faire reculer l'enfant. Il va perdre davantage confiance, et se renfermer davantage sur l'école.
Décider du parcours professionnel de son enfant, je savais pas que ça existait. Mais j'ai vu des copines me dire "J'aimerai aller aux Beaux-arts, mais il n'y a pas de débouchées donc mes parents refusent".
C'est pas un peu le rôle des parents d'accompagner leur enfant toute sa vie, et l'encourager dans ses choix? Je vois des parents qui jubilent quand leur fille de 16ans est enceinte, parce qu'ils savent que leur fille ne pouvant assumer, c'est eux qui le feront pour elle, et ça leur fait un autre enfant en substitution. Génial! Mais à coté de ça, des parents refusent d'accompagner leur enfant dans la vie professionnelle, dans ses passions. Je . Ne . Comprends . Pas.
On me dit "Attend d'être parent, tu comprendras." Mais non, mais je veux pas d'enfants, si c'est pour m'infliger autant de stress. Si s'empêcher de punir inutilement et frapper son gosse est une étape trop difficile, je préfère ne pas en faire. Si allaiter et imposer ses meilleurs choix à son enfant est mal vu, je préfère ne pas en faire.
Même si vouloir rester libre toute sa vie est aussi mal vu, j'ai 20 ans et je vois déjà des filles de 17 ans me dire "Tu as la vie devant toi. Tu sais pas ce que tu dis. Tu verras, tu changeras d'avis. Une femme est faite pour être mère. (Féminisme power!) C'est pas possible comme c'est égoïste de pas vouloir d'enfants!"
Une nouvelle "lubie" et stress parental: L'argent de poche. Je vois partout des parents dans la détresse de ne pas savoir combien donner à leur enfant. C'est pas quelque chose qu'on discute avec d'autres parents, qui plus est, des inconnus. Personne n'a le même budget. De plus, il n'y a aucune loi parentale obligeant un parent à donner de l'argent de poche à son fils sous prétexte qu'il deviendra la risée de l'école. Quand tu vois dans la rue des gosses de 12 ans fumer leur cigarette électronique (true story, pas plus tard qu'hier) avec dans la poche l'Iphone dernière génération et le Reflex à 350€ autour du cou, tu te demandes quel est son éducation à ce petit.
Oui, j'adore faire un article sur les préjugés tout en en faisant moi-même.
Sur ce, je vous laisse à vos débats, je vais me faire un petit café au lait de soja.
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